Custêro.                                   221
non. « Tant pis, votre collection n'eft pas complète, j'aurois donné fix livres pour les voir (i). »
(Archives des Comm., n« 1493, -50->- — Mémoires secrets, XXII, 31.|.)
C USTÉRO (Jean-Joseph), petit garçon faisant partie de la troupe des Sauteurs et Voltigeurs hollandais, à la foire Saint­Germain de 1767. Voy, Richer (Éttenne-Charles).
(i) Le cabinet de Curtius est resté sur le boulevard du Temple presque jusqu'a nos jours. Je l'y ai vu dans mon enfance. B rozi er le dépeint ainsi cn 1S37. « Le salon des figures du sieur Curtius csl le seul établissement qui n'ait pas subi de changements. Depuis soixante ans il est toujours Ie meme, il n'a ni gagné ni perdu. Il est humble ct modeste avec sa petite entrée, son aboyeur à la porte et ses deux lampions. Quant à son factionnaire en cire, c'est un farceur ; voilà pour ma part quarante ans que je le connais, je Tai vu soldat aux gardes françaises, hussard Chamborant, gre*> nadicr de la Convention, trompette du Directoire, guide consulaire, lancier polonais, chasseur de la garde impériale, tambour de la garde royale, sergent de la garde nationale ; dimanche dernier
il était gi rd e municipal......Quand vous entrez dans le salon, vous le trouvez tel qu'il était dans
l'origine, noir et enfumé. Les'figures nouvelles relèguent par derrière les figures anciennes, comme le roi qui arrive a Saint-Denis fait descendre son prédécesseur dans la tombe pour prendre sa place sur la dernière marche du caveau. Cependant vous y retrouverez, comme àla porte, des visages de votre connaissance. Quc de célébrités bonnes ou mauvaises ! que de héros, dc savants, de gens vertueux, de scélérats, le sieur Curtius a passés en revue depuis l'ouverture de son muséum, Je crois pourtant qu'on a plus souvent changé les habits que les figures. Je ne serais pas surpris quc Geneviève de Brabant fût devenue la bergère d'Ivry; quc Charlotte Corday eût prete son bonnet à U belle Êcaitlére ; que Barnave représentai aujourd'hui le général Foy, et que la moustache dc Jean-Bart eût servi à faire celle du maréchal Lannes. Cc qui surtout n'a pas bougé dc place, c'est le grand couvert où sont réunis tous les rois. On a vu Louis XV ct son auguste famille, le Direc­toire et son auguste famille; les trois Consuls ct leur auguste famille, l'empereur Napoléon ct sou auguste famille ; Alexandre, Guillaume, François et leurs augustes familles; Louis XVIII ct son auguste famiIle ; Charles X et son'auguste famille, ct nous y voyons aujourd'hui Louis-Philippe et son auguste famille, je ne parlerai pas des fruits qui composent le dessert, je puis affirmer que les pommes, les poires, les pèches, les raisins étatés sur cette auguste table sont les mémes quc j'y ai vus il y a trente ans. Je ne crois mème pas qu'ils aient été époussetés depuis... »
(Brazicr, Histoire des Petits Théâtres, I, iS<ï.)